Un gazon est un bonheur pour les yeux comme pour les pieds… mais celui-ci réclame un entretien minutieux, car il est sensible aux intempéries et sujet à des maladies. Optons plutôt pour des alternatives végétales de couvertures de sol, tout aussi esthétiques, résistantes à la sécheresse comme au gel et limitant le désherbage. Afin d’avoir toujours un sol en vert… et contre tout !
Lorsqu’on dispose d’un jardin, la tentation est grande de vouloir consacrer le moindre arpent à ses plantations et donc de transformer sa cour en pelouse digne d’un club anglais. Seulement, l’aristocratique gazon ayant des exigences démesurées, le risque de découragement existe. Faut-il pour autant faire le deuil de la verdure et revenir à la minéralité brute des dalles, du gravier ou des pavés ? Certainement pas, car il existe de nombreuses vivaces tapissantes plus « accommodantes » ! Et c’est la moindre de leurs qualités. N’oublions pas qu’un couvert végétal – en plus de l’agrément qu’il offre – contribue en été au rafraîchissement de l’atmosphère, préserve la biodiversité du sol et piège le CO2 atmosphérique.
Gazon en trompe-l’œil
Quand les mélanges traditionnels de gazon (ray-grass, fétuque, pâturin…) posent problème, on peut trouver un compromis intéressant avec des variétés offrant un résultat visuellement proche pour un entretien simplifié (moins de tonte), une bonne résistance au piétinement ou aux températures extrêmes. Leur croissance rapide et leur densité bloquant la pousse des adventices, il y a – en général – peu à désherber. Un bémol : on ne retrouve pas le moelleux du gazon.
– Le stenotaphrum secundatum (connu également sous le nom de faux kikuyu, de chiendent de bœuf ou de Buffalo grass) tolère ainsi jusqu’à moins 2 degrés et résiste à l’été, avec un arrosage par semaine. En outre, sur les zones littorales, il s’adapte aux sols sableux et se développe facilement grâce à son système de rhizomes et stolons.
– Le zoysia japonica (ou gazon du Japon), qui est apprécié pour son vert vif persistant jusqu’à l’arrivée des basses températures – le froid le fait jaunir. Inconvénient : sa croissance lente sur des semis peut laisser proliférer quelques mauvaises herbes et donc requérir du désherbage la première année. Atout : la variété Meyer s’avère moins sensible au gel. Autre espèce dans le même genre, le zoysia tenuifolia (ou gazon des Mascareignes) présente des caractéristiques comparables, en supportant peu d’arrosage, une tonte semestrielle et des piétinements. Des professionnels peuvent même le poser sur un sol sec par rouleaux ou plaques.
– Le cynodon dactylon (ou chiendent pied-de-poule). Très rustique et convenant aux littoraux marins, il peut résister à d’importantes gelées (en jaunissant toutefois, à l’instar des précédents) comme à la sécheresse. Quelques inconvénients : il est gourmand en eau à la plantation et exigeant en apports organiques. On le suspecte d’être toxique pour les mammifères (attention aux animaux de compagnie !) et compense sa poussée lente par une propension à l’envahissement.
– Le dichondra repens se distingue par ses petites feuilles rondes (de loin, on le prendrait presque pour du trèfle). Amateur de fraîcheur et d’ombre, il résiste à un gel modéré et surtout possède deux atouts : un grand pouvoir tapissant y compris sur un sol sec et une seule tonte annuelle.