Les bébêtes de votre jardin méritent que vous leur bâtissiez un abri cinq étoiles. Ne vous inquiétez pas pour le loyer : elles vous rembourseront au centuple tant l’hôtel à insectes multiplie les avantages.
On voit de plus en plus à proximité des potagers fleurir des niches compartimentées, dont les rayons sont remplis avec une précision géométrique de rondins, branches, pommes de pin, briques creuses, feuillages… Aussi décoratives et esthétiques qu’elles soient, ces structures en bois ont un immense intérêt : fournir un toit à plusieurs espèces d’invertébrés. Intitulés « hôtels à insectes » (même s’ils accueillent aussi des arachnides, des collemboles ou des cloportes), ces abris palliant la raréfaction des haies et souches mortes fournissant leur habitat naturel, contribuent à la biodiversité. Ils permettent surtout à l’écosystème que constitue votre jardin d’être équilibré : n’oublions pas que vos petits hôtes jouent pour quelques-uns un rôle fondamental dans la transformation de la matière organique en humus, pour d’autres dans la pollinisation – certains cumulent même les deux emplois successivement : ver détritivore au stade larvaire, insecte ailé au stade adulte. Dernière variété d’auxiliaires, très appréciée par le jardinier : les prédateurs des parasites que sont les chrysopes, coccinelles et les carabes. Les « héberger » évite de recourir à des produits phytosanitaires au moment des cultures.
Hôtel à insectes : ce qu’il faut faire
Déterminer la meilleure orientation, en vous mettant à la place des occupants. Choisissez donc d’exposer l’ouverture au soleil, tout en isolant l’ensemble de la pluie et du vent. Afin que le refuge soit attractif pour toutes les espèces, privilégiez des matériaux qu’elles affectionnent, utilisent ou consomment : bois pour les xylophages, brindilles ou paille pour les chrysopes et les carabes, etc. Enfin, surtout, soyez patient : chacun viendra à son rythme.
Hôtel à insectes : ce qu’il faut éviter
Voir trop grand ! Un « méga-hôtel » présente le risque d’attirer leurs prédateurs (oiseaux, hérissons…) séduits par ce garde-manger. Il faut, en outre, que les résidents disposent de ressources alimentaires proches et suffisantes. Pas d’hôtel en l’absence de jardin potager, de fleurs ou de verger ! S’il faut surveiller régulièrement l’état général, il est interdit de déranger les occupants… comme dans un vrai palace, en somme.