Avec les épisodes caniculaires qui se multiplient, nos villes bétonnées ont tendance à se transformer en véritables fournaises où l’air devient irrespirable. Avec la méthode Miyawaki, il est possible d’implanter des micro-forêts au cœur de la cité afin d’apporter un peu de fraîcheur.
On sait que les forêts constituent les poumons de la planète. Les arbres sont non seulement des dépollueurs naturels, mais ils permettent également de faire descendre la température. Dans nos sociétés bétonnées à outrance, il est difficile de trouver des endroits de verdure et encore moins des forêts en ville. Pourtant, la demande est de plus en plus forte. La méthode Miyawaki s’avère une solution pour créer des micro-forêts urbaines. On vous explique tout.
La méthode Miyawaki, qu’est-ce que c’est ?
Elle a été imaginée par le botaniste japonais Akira Miyawaki. Né en 1928, et décédé récemment, le 16 juillet 2021, le professeur et l’expert en biologie végétale imagine une manière de faire pousser une forêt native en un temps record sur des terrains urbains. Cette méthode s’appuie sur le concept de « senzai shizen shokysei », c’est-à-dire la végétation potentielle naturelle. En gros, on plante des végétaux qui sont susceptibles de pousser naturellement et spontanément dans un lieu, sans les perturbations des activités humaines. C’est en observant les arbres qui entourent les temples et les cimetières qu’Akira Miyawaki remarque que ces micro-forêts, présentes depuis plusieurs années, forment un écosystème et qu’elles influent fortement sur le climat. En revanche, les forêts créées par l’homme grâce à la sylviculture ont un impact bien moins important sur les aléas climatiques.
En quoi consiste-t-elle ?
Pour confectionner des mini-forêts urbaines selon la méthode Miyawaki, il faut sélectionner des essences qui existaient sur le site de plantation avant l’intervention de l’homme. La première étape est donc d’identifier les essences natives qui pousseraient spontanément. L’idéal est d’associer des arbustes à des arbres de tailles différentes. La plantation doit être dense : le professeur Miyawaki préconise trois arbres en moyenne par mètre carré. Chaque mètre carré est composé des trois strates des forêts naturelles : arbuste, arbre de taille moyenne, grand arbre. Les essences ainsi associées seront mises en compétition de manière naturelle pour rechercher la lumière, et la croissance sera donc plus rapide. Par ailleurs, elles développeront ensemble un écosystème particulièrement résilient. Les trois premières années, il faut veiller au développement des végétaux : désherber, retirer les adventices et les graminées, arroser, apporter des minéraux et des amendements naturels. Après trois ans, la forêt est considérée comme autonome et n’a plus besoin d’intervention humaine. Plus de 3 000 forêts sont nées grâce à cette méthode. Une manière de reboiser les zones urbaines et dégradées, mais surtout de se reconnecter avec une nature trop souvent malmenée par l’homme.