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Hydroponie, bioponie et aquaponie : des plantes sans terre, mais avec de l’eau !

/03.04.2023
Des plantes qui poussent sans terre

Faire prospérer des plantes hors-sol n’est ni impossible ni forcément contre-nature. Grâce à l’hydroponie, la bioponie et l’aquaponie, cette solution peut s’avérer avantageuse du point de vue environnemental. Explications et conseils.

Comme tout être vivant, un végétal a besoin d’une somme d’éléments en quantité suffisante pour se développer. Certains sont tangibles (nutriments, eau…), d’autres ambiants (lumière, température, CO2, O2, espace racinaire…). Lorsqu’au moins l’un d’entre eux est absent, la plante ne peut pas survivre ; et s’il est présent en quantité insuffisante, elle ne se développera qu’à la mesure de cet élément sous-représenté qu’on intitule « facteur limitant ». Une carence dans un facteur limitant oblige à repenser les données du problème pour parvenir à effectuer les cultures. Ainsi, si l’on manque d’espace au sol, si l’on a une terre pauvre ou un climat trop rude, une solution se présente : l’hydroponie, une variante de la culture hors-sol, c’est-à-dire sans la terre.

L’hydroponie : un service à domicile

Si le principe de la culture hors-sol existe depuis des siècles dans de nombreuses civilisations et sous des formes variées, l’hydroponie en constitue sinon l’aboutissement, du moins une évolution significative. Elle consiste à fournir à la plante (légumes-feuilles comme les épinards, salades, choux ; légumes, fruits comme les poivrons, tomates, ; fruits comme les fraises, etc.) les éléments nutritifs dont elle a besoin via un réseau d’eau enrichie en sels minéraux. Ainsi alimenté, le végétal n’a pas à dépenser de l’énergie pour développer d’abondantes racines et peut se concentrer sur une pousse plus rapide des parties aériennes (qui sont, en général, celles que le cultivateur recherche). Le corollaire étant que l’on peut également placer davantage de plants sur un espace plus réduit.

La bioponie, l’hydroponie avec une conscience verte

Mais l’hydroponie présente l’inconvénient d’encourager les cultures intensives, voire industrielles, et sous serres, de produits à contre-saison (a-t-on besoin de tomates ou de fraises insipides en hiver ?), à coups d’intrants chimiques, avec un bilan environnemental aussi absurde que calamiteux puisqu’il pulvérise les économies d’eau réalisées par ailleurs. Voilà pourquoi la bioponie a été développée. Comme son nom le laisse entendre, elle bannit tout engrais de synthèse au profit de fertilisants organiques (jus de lombricomposteur, purin végétal, urine, etc.). En recyclant ces déchets directement dans les cultures, vous épargnez à la fois les réseaux de traitement et vous valorisez ces ors bruns bien plus disponibles à l’assimilation que des composés de laboratoire. Et pour un rendement supérieur !

L’aquaponie : la symbiose idéale ?

Prolongement ou amélioration de l’hydroponie adaptée à l’aquaculture, l’aquaponie repose sur un équilibre symbiotique, c’est-à-dire à bénéfice réciproque entre plusieurs parties. D’un côté, les végétaux. De l’autre, une faune aquatique – en général, un bassin de poissons d’agrément tels que des carpes koï, des poissons-chats, mais aussi des espèces d’eau douce comestibles comme la truite, la perche. Et entre les deux, des bactéries… Le principe de l’aquaponie reproduit en circuit fermé et contrôlé la règle d’or d’un écosystème naturel autorégulé : l’action simultanée de l’ensemble des êtres vivants leur permet de vivre et de se développer concomitamment sans pour autant qu’ils se dévorent !

Concrètement, les poissons émettent des déjections riches en composés organiques à base de phosphore, de potasse et surtout de substances azotées (ammoniac, urée) qui leur seraient toxiques à trop forte concentration. Des bactéries (nitrosomonas, nitrobacter) dégradent heureusement ces molécules en composés plus petits, les nitrates, directement assimilables par les plantes. Il suffit donc d’injecter l’eau « usée » du bassin via une pompe dans un réseau de culture hydroponique pour à la fois hydrater et alimenter les végétaux. Ceux-ci font ainsi office de « filtres » à nitrates et restituent une eau plus pure en bout de circuit, pouvant donc réalimenter le bassin. Cette capacité des plantes à filtrer l’eau est, du reste, employée dans les systèmes de piscines naturelles. À noter que le résultat est meilleur si l’eau épurée est déversée en hauteur : le brassage mécanique qui en découle oxygène l’ensemble, au bénéfice des poissons comme de l’action des bactéries.

Quelques précautions

D’un point de vue pratique, pour que le système soit le plus opérant possible, il faut surveiller à la fois les facteurs limitants animaux et végétaux. C’est-à-dire fournir les nutriments nécessaires aux poissons, surveiller les taux d’azote de l’eau et d’oxygénation pour détecter tout dysfonctionnement ; mais aussi installer les cultures dans une zone de bonne luminosité et de préférence à distance du bassin. Il serait dommage que les poissons consomment vos précieuses plantes par les racines…

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