Le traitement des eaux usées est une nécessité sanitaire mais également écologique. Quand les maisons ne sont pas raccordées aux égouts, il convient d’installer un système d’assainissement individuel.
En règle générale, les eaux usées sont traitées par un système de collecte et de traitement commun. Cependant, certains terrains ne sont pas reliés aux égouts. La loi oblige donc les propriétaires à installer un système d’assainissement individuel afin que les eaux usées ne finissent pas dans la nature ! L’assainissement non collectif (ANC) s’effectue en deux phases : le prétraitement et le traitement. Comment choisir son ANC ?
La filière traditionnelle : la fosse toutes eaux
C’est celle qui remplace notre bonne vieille fosse septique. Certes, elle existe encore, mais elle n’est plus installée… remplacée aujourd’hui par la fosse toutes eaux, suivie d’un épandage. Cette dernière recueille et traite toutes les eaux usées, que ce soit l’eau des toilettes ou les eaux dites grises, à savoir de la salle de bains et de la cuisine. La fosse toutes eaux liquéfie et retient les matières solides. Généralement en plastique ou un béton, cette cuve doit être étanche et résistante à la pression et à la corrosion. Ceci est nécessaire pour éviter les infiltrations des eaux usées dans le sol. La loi précise les distances à respecter pour l’installation de ce type de système d’assainissement. La fosse toutes eaux doit être à trois mètres de l’habitation et à cinq mètres de la limite de la propriété. S’il y a des arbres, il faut que ces derniers soient à cinq mètres. Enfin, le prix de l’installation oscille entre 3 500 et 9 000 euros, fourniture et pose incluses. La fosse toutes eaux – seule – coûte environ 450 euros.
Le filtre compact : un système d’assainissement en vogue
Destiné à l’assainissement non collectif des résidences principales ou secondaires, il est constitué à la fois d’une fosse toutes eaux et d’un massif filtrant. Le filtre compact traite les eaux grâce à un système d’épuration à la fois physique et bactérienne, grâce à des éléments écologiques comme la fibre de coco, la zéolithe ou encore la laine de roche. Son emprise au sol est faible (entre 10 et 20 mètres carrés). Il ne produit aucun bruit. Il ne consomme pas d’électricité. Son impact environnemental est donc très faible et les vidanges sont allongées dans le temps. Par ailleurs, son installation s’avère plutôt simple. L’inconvénient ? Il doit être changé tous les dix ans. Recourir à un filtre compact est un véritable investissement qui coûte, en moyenne, entre 8 000 et 11 000 euros. Toutefois, ce dispositif est éligible à l’éco-prêt à taux zéro et il est possible d’obtenir une réduction de la TVA. Par ailleurs, il existe des aides et des subventions pour l’achat de ce type de système d’assainissement.
La micro-station d’épuration : un dispositif trois en un
Solution complète et peu encombrante, ce dispositif traite, digère et décante les déchets domestiques et organiques. Il assure donc le prétraitement et le traitement des eaux usées. C’est une véritable station d’épuration individuelle. Elle se compose d’un premier compartiment qui sépare les matières solides et les matières liquides. Une deuxième cuve dispose d’un générateur d’air qui dépollue les eaux grâce à des bactéries aérobies. Enfin, les eaux traitées et dépolluées sont rejetées dans les sols ou dans les végétaux par le biais d’un système d’irrigation. Comme le filtre compact, la micro-station d’épuration est un système écologique qui ne fait appel à aucun produit chimique. Par ailleurs, l’eau traitée est propre à 99 % et ne présente aucun danger pour la nature.
L’inconvénient de ce type d’installation est son entretien. En effet, il faut absolument souscrire à un contrat d’entretien et faire des contrôles réguliers afin de préserver les bactéries et permettre leur développement. Ce sont elles qui assurent le rôle de dégradation des matières et dépolluent l’eau. Par ailleurs, il faut penser à effectuer des vidanges régulièrement pour que la micro-station d’épuration puisse fonctionner de manière optimale. Il faut compter entre 6 000 et 16 000 euros pour l’installation d’une micro-station d’épuration et sa durée de vie est d’environ vingt ans.
Les filtres plantés : un système alternatif agréé
Pour les écologistes convaincus, ce système d’assainissement individuel peut s’avérer particulièrement intéressant et être utilisé en traitement après une fosse toutes eaux. Le principe est simple : on emploie uniquement des plantes pour épurer les eaux domestiques. Ce système repose en général sur deux bassins, placés l’un au-dessus de l’autre. Dans le premier bassin rempli de gravier fin, on installe des roseaux qui drainent l’eau et interviennent en prétraitement. Dans un second bassin, avec du gravier grossier, on plante des massettes, jacinthes d’eau, joncs ou encore du carex qui traiteront les eaux usées. Les espèces végétales nettoient naturellement les déchets. Elles oxygènent et recyclent les eaux usées pour s’alimenter et les rejettent ensuite dans le sol. Ce système est bien sûr respectueux de l’environnement. Toutefois, il est nécessaire de faire appel aux services d’un spécialiste pour le mettre en place. Il s’entretient comme un jardin classique ; et tous les dix ans, la couche de compost qui se forme dans les filtres doit être enlevée. Le filtre planté ne requiert pas de vidange. Le coût de son installation s’élève entre 4 000 et 6 000 euros. Comme le filtre compact et la micro-station d’épuration, ce dispositif d’assainissement est une filière agréée par la réglementation d’assainissement.